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Écophyto 30 000 : Ensemble vers une agriculture rentable et économe en phytos

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Des céréaliers du Rhône et de l’Ain travaillent ensemble à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires dans le cadre d’un groupe Écophyto 30 000 animé par la Chambre d’agriculture de l’Ain.

Le plan Écophyto 2 a pour ambition d'engager 30 000 exploitations agricoles dans la transition vers l’agroécologie à bas niveau de produits phytopharmaceutiques.

L’objectif est de diffuser et massifier le développement des pratiques économes en phytos testées et éprouvées dans les 3000 fermes du réseau Déphy et d’autres réseaux vers d’autres exploitants en créant des partenariats entre ces groupes.

La reconnaissance d’un groupe 30000 se fait selon 2 principaux critères : la mise en place d’un projet collectif de réduction significative des produits phytosanitaires et le souhait de diffuser / communiquer sur les techniques culturales mises en place par le collectif et/ou individuellement auprès d’autres exploitants mais aussi auprès des lycées agricoles.

Cette labellisation permet aux membres du groupe de bénéficier d’un appui financier des Agences de l’eau dans le cadre du plan Écophyto pour être accompagné dans son projet par une structure de son choix (Chambres départementales d’agriculture, associations, syndicats de producteurs, autres OPA) et d’être prioritaires pour les aides aux investissements sur du matériel adapté à la réduction des phytos. 

Elle permet également aux exploitants de bénéficier de la dynamique d'un collectif pour s'enrichir des expériences des uns des autres et d’être reconnu officiellement comme engagé dans une démarche agroécologique. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, plusieurs collectifs d’agriculteurs envisagent ou mettent déjà en pratique des conduites de cultures économes en produits phytosanitaires.

C’est le cas du groupe 30 000 Val de Saône Sud composé d’exploitations céréalières situées sur des aires d’alimentation de captage d’eau potable. Il a été reconnu sur avis du préfet de région en juillet 2020. Laurence Garnier, chargée de mission agronomie-environnement à la Chambre d’agriculture de l’Ain, anime ce groupe et revient sur ses origines.

 

S’informer, se former et expérimenter

"Depuis quelques années, des céréaliers qui exploitent des parcelles sur les zones de captage de Civrieux-Massieux dans l’Ainet sur la plaine des Chères dans le Rhône s’attachent à faire évoluer leurs pratiques en matière d’usage de produits phytosanitaires, dans le cadre notamment d’un programme d’actions agricoles en lien avec l’établissement public territorial du bassin Saône (EPTB) Saône Doubs. Ils conduisent diverses démarches pour s’informer, se former et expérimenter. Ils apprécient aussi d’échanger entre eux. La naissance du groupe 30 000 du Val de Saône Sud permet ainsi de structurer ces actions et de faire reconnaitre les pratiques vertueuses de ces agriculteurs."

La dizaine de membres dont 4 agriculteurs du Rhône : Sébastien Leclerc (Genay), Cyrille Fiard, Gilbert Bouricand (Quincieux) et Jacques Dumont (Chasselay) profitent ainsi de cette dynamique collective autour de plusieurs axes de travail.

"Le noyau de céréaliers s’est fixé plusieurs objectifs :

  • Miser sur les couverts végétaux en vue d’améliorer la couverture du sol l’hiver et son fonctionnement, de restituer de l’azote pour la culture suivante et limiter le lessivage des nitrates dans la nappe.
  • Optimiser la pulvérisation pour réduire les doses de traitement et maintenir une protection des cultures suffisantes.
  • Diminuer le recours aux herbicides et en particulier limiter les produits de prélevée en misant sur des leviers agronomiques (faux semis – décalage des dates de semis, plantes compagnes, etc.).

Évidemment, actionner ces pratiques agroécologiques se fait en gardant un œil sur la durabilité globale des exploitations tant au niveau économique, environnementale et sociale", ajoute Laurence Garnier.

 

Des rendez-vous sur le terrain

Lundi 7 décembre, les membres du groupe 30 000 ont suivi une demi-journée technique autour du colza associé sur une parcelle de Jean Ray, céréalier à Civrieux dans l’Ain.

Il s’agit d’implanter en même temps que le colza des plantes compagnes gélives (légumineuses). Avec l’éclairage d’Alexis Verniau de Terre Inovia et de Laurence Garnier, ils se sont familiarisés avec cette méthode agroécologique en phase de développement qui permet entre autres de freiner l’apparition des mauvaises herbes, de limiter les attaques d’insectes, d’économiser l’apport de 30 unités d’azote…

"Les céréaliers peuvent aussi me solliciter pour des rencontres individuelles, par exemple autour du calcul de l’indice de fréquence de traitement (IFT). Chacun des exploitants du groupe a aussi eu un diagnostic individuel agroenvironnemental, qui a révélé qu’ils ont déjà bien avancé sur le sujet de la protection de l’eau par la baisse des phytosanitaires : un membre est en agriculture biologique, la plupart utilisent des produits de biocontrôle dès que possible, décalent leurs dates de semis pour utiliser moins d’insecticides, couvrent leurs sols, etc. Ils veulent continuer sur cette voie-là et progresser", conclut l’animatrice du groupe.

 

Article écrit par Emmanuelle Perrussel

 


Contact : Laurence Garnier - 04 74 45 56 67 - laurence.garnier@remove-this.ain.chambagri.fr