Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Toutes les actualités > L’enherbement peu concurrentiel des vignes de fortes pentes

L’enherbement peu concurrentiel des vignes de fortes pentes

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Depuis 2013, la chambre d’agriculture du Rhône et l’Association Technique des Côtes du Rhône (ATCR) expérimentent un enherbement peu concurrentiel avec du sédum. Cette technique donne de bons résultats. Le sédum a été implanté sous le rang uniquement car cette plante craint le piétinement.

Le sédum album ou orpin blanc (photo en pièce jointe) est une plante vivace que vous connaissez tous, elle pousse naturellement sur les murets des coteaux, sur les bords de route, sur les vieilles toitures. Son développement ne dépasse pas 5 – 7 cm et son système racinaire est peu profond. Elle aime le soleil, les sols bien drainés, secs, rocailleux. Elle a peu d’exigence nutritionnelle.

En septembre 2013, le sédum a été récolté sur les murets de la parcelle d’expérimentation, il a été déchiqueté à la main en petit morceaux et semé sous le rang de vigne, préalablement légèrement pioché.

Depuis son implantation, chaque année on note le taux de recouvrement et de salissement par les autres plantes adventices. On mesure aussi l’impact sur la quantité de récolte et sur les paramètres analytiques classiques (degré, acidité totale, azote assimilable, stress hydrique …)

 

Les résultats de 2019 confirment pour de nombreux paramètres les données des millésimes précédents.

Le taux de recouvrement est stable au bout de la première année d’implantation. Ce taux varie selon les années entre 50 à 60 % de la bande sous le rang. On note aussi chaque année qu’il y a peu de plantes adventices qui poussent dans et autour du sédum.

Le temps d’entretien mécanique de cette parcelle a été divisé par deux.

 

Il n’y a pas de différence significative pour le poids de récolte entre le sédum et le témoin travaillé mécaniquement. On a respectivement 1.38 kg et 1.43 kg par cep soit une différence de 50 grammes par cep.

Le dosage de l’azote assimilable dans les moûts ne donne pas de différence significative et les valeurs sont très proches ; 243 mg/L pour le témoin et 245 mg/L pour le sédum.

Les années précédentes on constatait un degré moindre sur la modalité sédum, pouvant atteindre 1%vol certaines années et avec des écarts significatifs. Ce constat peut s’expliquer par le fait qu’un sol couvert présente un rayonnement moindre qu’un sol nu.

Cette année on n’a pas noté cette différence significative de degré. 13.07% vol pour le témoin et 12.99%vol pour la modalité sédum.

 

Après de nombreuses années de recherche sur des enherbements peu concurrentiels, seul le sédum a montré un intérêt dans notre vignoble.

Les autres espèces testées depuis plus de 10 ans dans la Vallée du Rhône, brome des toits, orge des rats, luzernes, mélange suisse Viti OH, piloselle ont toujours montré leurs limites soit par une disparition rapide des espèces semées, soit par une concurrence trop importante, soit par des échecs d’implantation.

 

Il faudra maintenant travailler à optimiser l’implantation en facilitant sa mise en place et poursuivre la recherche d’autres espèces peu concurrentielles. Une réflexion est engagée avec le Conservatoire botanique national du Massif Central et le Parc Régional du Pilat pour inventorier les espèces présentes dans les pelouses sèches afin de déterminer si certaines espèces peuvent répondre à nos exigences : implantation rapide, bon taux de recouvrement, développement en hauteur faible, pérennité de l’implantation et absence de concurrence.

 

>Regarder la vidéo réalisée en 2019 sur le sédum

 

Contact :

Lucie GIRARD Chambre d'Agriculture du Rhône

04.74.85.94.29